Le sténopé, c'est quoi?

Le sténopé permet d’enregistrer des images sur un support photosensible placé dans une boîte étanche à la lumière dont le côté opposé est percé d’un simple orifice de l’ordre de 0,1 mm. C’est à l’origine, la plaque percée que l’on nomme sténopé et, par extension, l’appareil lui-même. L’image est inversée selon le principe des trajets rectilignes du projet lumineux, et la profondeur de champ quasi illimité (pas de focalisation par une lentille). Les temps de pose sont assez longs et peuvent aller en extérieur de plusieurs secondes à plusieurs minutes. Ce type de photographie permet de revenir à la magie des longs temps de pose, de repasser du centième de seconde à un temps saisissable, vécu, ressenti, qu’on pourrait appeler le temps retrouvé. Il existe pour chaque diamètre d’orifice une distance optimale du trou à la surface photosensible donnant une netteté maximum. Le boîtier de chaque appareil déterminera la focale, le degré de déformation de chaque photo. Le champ est libre pour créer…boîtiers ronds, carrés, triangulaires, un sténopé, deux…
Le principe du sténopé a été découvert bien avant l’invention de la photographie. Aristote l’avait déjà mis en évidence, en notant d’ailleurs que l’image est d’autant plus nette que le trou est petit, et Léonard de Vinci, l’a appliqué à sa Camara Obscura pour dessiner des paysages. Contrairement à une idée reçue, la sténophotographie n’a pas immédiatement accompagné l’invention de la photo mais n’est apparue qu’en 1850-60 quand la chimie devint assez sensible pour compenser la faible luminosité des pinholes (trous d’aiguilles).